Un engagement fort pour la santé orale des personnes et contre les inégalités sociales
La santé bucco-dentaire a été reconnue par l’OMS comme faisant partie intégrante de la bonne santé de chaque individu. Pourtant, elle n’entre pas dans les priorités de santé pour une grande partie de la population.
En effet, les pathologies dentaires ne sont pas considérées comme présentant un caractère de gravité ou d’urgence et ne sont pas reliées à la santé générale. Cette situation est pire encore lorsque l’on est sans toit, si les repas sont aléatoires, si on a honte de soi, si l’angoisse et même la peur accompagnent chaque journée.
Les personnes précaires ne consultent que lorsqu’elles souffrent. A ce moment-là il est déjà trop tard, la carie est installée, elle a progressé. Cette agression bactérienne, qui détruit les tissus dentaires, a une particularité : elle ne guérit jamais spontanément. L’intervention d’un professionnel est indispensable pour arrêter son évolution qui peut aller jusqu’à une atteinte grave de l’état général.
Pour beaucoup, le soin est l’échec de la prévention. Mais prévention, soins dentaires et réhabilitation prothétique sont un tout. Le niveau primaire de la prévention peut permettre d’éviter les soins et les niveaux secondaires et tertiaires intègrent des actions curatives pour réduire les risques d’aggravation de l’état de santé.
L’ASPBD, l’association française des acteurs de la santé publique bucco-dentaire a organisé, le vendredi 21 juin 2019, un colloque intitulé : « INEGALITES SOCIALES DE SANTE ET ACCES A LA SANTE, BUCCO-DENTAIRE : QUELS DEFIS ? QUELLES REPONSES ? ».
Le colloque a mis en évidence plusieurs constats :
- La santé en danger : Preuves scientifiques à l’appui, les maladies dentaires créent des pathologies générales ou interagissent avec certaines : (diabète, maladies cardio-vasculaires, prématurité…)
- L’identification de nouveaux risques pour la santé bucco-dentaire avec l’apparition de pathologies émergentes comme l’hypo-minéralisation des molaires et des incisives, (MIH acronyme anglais) causée par des facteurs environnementaux (perturbateurs endocriniens…)
- La spirale destructrice de la santé bucco-dentaire est bien la précarité : Quand les dents vont mal : la vie va mal et inversement!
- La prévention bucco-dentaire, ça marche et le soin est évitable !On sait conserver le « capital santé bucco-dentaire ».
- La nécessité de ressources pour tous : Les soins représentent une part importante des budgets individuels et collectifs ; Les tarifs des complémentaires santé augmentent.
- La présence d’une politique de soins mais l’absence d’une réelle politique de santé
C’est pourquoi les participants ont souhaité des engagements forts pour construire une politique de santé bucco-dentaire, avec des actions prioritaires qui concernent :
- la prévention au cours de la petite enfance ;
- l’accès aux soins réellement facilité dans tous les territoires ;
- la médiation en santé comme partie prenante des dispositifs de santé ;
- la mise en place d’enquêtes épidémiologiques liant santé et environnement ;
- l’instauration de structures de pilotage et de partage entre les intervenants au plus près des territoires et des besoins.
Je signe cette pétition pour soutenir les actions de l’ASPBD pour relever le défi et mettre en place un véritable programme de prise en charge de la santé orale des personnes et contre les inégalités sociales.