La thèse de Flavie Legast analyse les difficultés d’accès aux soins bucco-dentaires des patients suivis en centre médico-psychologique (CMP). Ces patients, atteints de troubles psychiques, présentent souvent un état buccal dégradé, marqué par des caries, des pertes dentaires et une hygiène insuffisante, aggravés par le tabagisme, une alimentation déséquilibrée et les effets secondaires des traitements anxiolytiques.
L’étude qualitative, basée sur des entretiens avec des professionnels de cinq CMP, identifie trois grands axes de barrières :
- Facteurs liés aux patients : Les troubles psychiques altèrent leurs priorités, limitent leur motivation et génèrent une peur des soins dentaires. Ils souffrent également d’un manque de sensibilisation à l’importance de l’hygiène dentaire.
- Carences professionnelles : Les soignants manquent de formation spécifique sur la santé bucco-dentaire, et les contraintes administratives réduisent le temps disponible pour aborder ce sujet en consultation.
- Problèmes systémiques : Le système de santé privilégie le curatif sur le préventif, les cabinets dentaires libéraux peinent à accueillir ces patients en raison des délais, des rendez-vous non honorés et d’un manque de praticiens formés à leur prise en charge.
Pour améliorer l’accès aux soins, plusieurs solutions sont proposées : former les soignants à la prévention bucco-dentaire, intégrer un bilan dentaire dans le suivi en CMP, faciliter les partenariats avec des cabinets ou créer des services dentaires au sein des CMP, et promouvoir des actions préventives comme la distribution de matériel d’hygiène.
Ces mesures visent à réduire les obstacles et améliorer l’état buccal de ces patients vulnérables, en renforçant leur santé générale et leur qualité de vie. Une meilleure coordination interprofessionnelle et une sensibilisation accrue des dentistes sont essentielles pour atteindre ces objectifs.