Amélioration du Parcours de Soins Bucco-Dentaires pour les Patients Souffrant d’Addiction

Les patients toxicomanes rencontrent souvent de nombreux obstacles dans leur accès aux soins bucco-dentaires, ce qui aggrave leur état de santé général. Une étude observationnelle menée par Marie Frendo à l’Université Nice-Sophia Antipolis explore ces difficultés et propose des solutions concrètes pour améliorer leur parcours de soins. La clé ? Une prise en charge multidisciplinaire et une sensibilisation accrue à l’importance de la santé bucco-dentaire.

Les conséquences des addictions ne se limitent pas à l’impact sur la santé mentale et générale : elles touchent également la santé bucco-dentaire, souvent négligée. Dans sa thèse intitulée « Doléances bucco-dentaires des patients souffrant d’addiction : étude observationnelle et propositions pour améliorer leur parcours de soins », Marie Frendo met en lumière les défis auxquels sont confrontés ces patients lorsqu’ils cherchent à obtenir des soins dentaires adéquats.

Une étude observationnelle au cœur du parcours de soins des patients addicts

L’étude, réalisée au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nice, s’est déroulée sur deux sites clés : le Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA), où les patients addicts sont suivis en externe, et l’unité d’Addictologie D1 de l’hôpital de l’Archet, où sont hospitalisés les patients en cure de sevrage. L’objectif était d’observer le fonctionnement de ces structures et d’écouter les doléances bucco-dentaires des patients et des soignants.

Les résultats montrent que les patients souffrant d’addiction présentent souvent des problèmes dentaires sévères, tels que des caries, des maladies parodontales et des troubles de l’articulation temporo-mandibulaire. Ces affections sont exacerbées par un mode de vie chaotique et une mauvaise hygiène bucco-dentaire, aggravées par un accès limité aux soins. Les difficultés économiques, la stigmatisation et la méfiance envers les soignants compliquent encore davantage leur prise en charge.

Un parcours semé d’embûches

L’étude met en évidence plusieurs obstacles majeurs dans le parcours de soins des patients addicts. La stigmatisation par les soignants, l’absence de motivation des patients pour suivre un traitement régulier et les contraintes économiques sont autant de barrières qui empêchent ces patients d’accéder à des soins dentaires adéquats. Les professionnels de santé eux-mêmes font face à des défis particuliers : comment établir un climat de confiance avec une population souvent réticente et comment adapter les soins à des comportements imprévisibles ?

Des propositions pour un parcours de soins amélioré

Pour améliorer ce parcours de soins, Marie Frendo propose plusieurs solutions. Tout d’abord, renforcer l’accompagnement multidisciplinaire. Les chirurgiens-dentistes, les médecins généralistes, les psychiatres, les psychologues et les travailleurs sociaux doivent travailler ensemble pour offrir une prise en charge globale et coordonnée. L’information et la sensibilisation des patients doivent également être au cœur de cette approche. Des sessions d’information collectives et individuelles sur l’importance de la santé bucco-dentaire peuvent aider à réduire les réticences et à encourager une meilleure hygiène dentaire.

Enfin, il est essentiel de lever les barrières financières et administratives qui entravent l’accès aux soins. Marie Frendo suggère la création de dispositifs spécifiques pour faciliter les démarches des patients et les inciter à consulter plus régulièrement.

Une prise de conscience nécessaire

En conclusion, cette étude montre que les soins bucco-dentaires pour les patients souffrant d’addiction nécessitent une approche spécifique, adaptée aux défis uniques de cette population. La clé réside dans une meilleure coordination entre les différents acteurs du soin, une sensibilisation accrue et des efforts pour faciliter l’accès aux soins. En redéfinissant le parcours de soins des patients addicts, il est possible d’améliorer leur santé bucco-dentaire et, par extension, leur qualité de vie globale.

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