Evaluation radiographique des thérapeutiques endodontiques dans la région des Pays de la Loire 1999
Objectifs :
L’Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie des Pays de la Loire a réalisé en 1999 une évaluation qualitative des pratiques endodontiques avec un double objectif :
Identifier et décrire le type, la gravité et la fréquence des inadéquations opératoires radiographiquement objectivables,
Analyser les données déclaratives recueillies auprès des praticiens traitants concernant notamment les retraitements endodontiques et les radiographies pratiquées.
Méthode :
L’information a été recueillie de deux façons :
au moyen d’un questionnaire adressé au praticien traitant,
par la lecture des radiogrammes transmis par ce dernier.
1244 traitements ont ainsi été analysés à la lumière d’un référentiel élaboré à partir d’une revue de la littérature et dont la validité a été confirmée par la Société Française d’Endodontie.
Les traitements endodontiques ont été évalués sur la base des trois critères suivants : la préparation, le scellement, les conséquences iatrogènes.
Résultats :
97,3% des praticiens interrogés ont répondu au questionnaire.
Les actes endodontiques correspondaient à un traitement initial dans 75,1% des cas et à un retraitement dans 24 ,9% des cas.
24,8% de ces actes ne présentaient aucun défaut radiovisible.
38,9% présentaient au moins un défaut significatif, mais non majeur.
29,6% présentaient au moins un défaut majeur.
6,7% présentaient une conséquence iatrogène.
Un lien direct a été mis en évidence entre la qualité de la préparation et celle du scellement.
La radiographie est utilisée de façon très variable : 19,0% des actes ont été réalisés conformément aux recommandations de l’ANDEM avec au moins un cliché préopératoire, un cliché peropératoire, un cliché postopératoire. 46,6% des traitements initiaux et 19,6% des retraitements ont été réalisés sans cliché préopératoire.
Les traitements présentent significativement moins de défauts radiovisibles quand les trois clichés préconisés par l’ANDEM ont été réalisés.
Le coût moyen total d’un retraitement (y compris les coûts induits) s’élève à 700 F pour le groupe incisivo-canin, 778 F pour les prémolaires et 993 F pour les molaires.
Conclusion :
Cette étude s’est attachée à décrire les inadéquations opératoires radiovisibles. Un taux élevé de ces inadéquations a été mis en évidence. Ces chiffres traduisent l’écart séparant les conceptions théoriques actuelles des résultats concrètement obtenus en pratique courante dans cette discipline. Ils confirment la nécessité pour l’assurance maladie de rechercher avec les professionnels de santé eux-mêmes les moyens d’améliorer la situation actuelle. L’outil d’évaluation développé à l’occasion de ce travail se révèle être adapté aux besoins des organismes d’assurance maladie.